Une fois de plus, Trisha répondit aggressivement. Une soi disant défense... Devan grinça des dents, expirant brutalement, sourcils froncés.
De longues secondes s'écoulèrent sans qu'il ne bouge d'un millimètre, comme s'il avait été taillé dans du granit et qu'il faisait partit des splendeurs de la maison Hayes.

Claquements sur le sol, la blonde chaussée de talons s'avançait. Elle reprit la parole d'un ton plus calme, plus posé, plus... juste.
Une fois de plus, le marginal l'écouta sans broncher.

- Si je te méprisais vraiment, t’inquiète que je ne me serais même pas souvenue de ton nom où de l’adresse de ta piaule au bout de trois ans. Ou même que je me ferais chier à m'explique, m'excuser et à essayer de te retenir.

Ouais, ça pouvait également s'appeler BA, bonne action pour sa petite conscience !

- Tu sais, dans le fond, j’étais contente de te retrouver. Même si j’en n'ai pas l’air, je te l’accorde. Mais tout ça c’est plus fort que moi, je commande pas. C’est comme si …

Hin ! Dans le tout fond oui ! C'est comme si quoi ? C'était quoi son excuse cette fois ? Le tatoué secoua lentement la tête, l'air agacé.

Elle continua ses soi disant justification, abordant son infidélité. Pourtant elle lui avait dit quoi quand elle était venue le chercher ? Qu'elle était casée ! Oooh... C'était quand ça l'arrangeait ça !

- Peut-être que si on n’avait pas rompu le tournant aurait été différent mais là …

Devan resta un instant estomaché. Mais... c'était elle qui avait voulu rompre ! Et elle lui sortait ça ?!!

- Ca n’a plus d’importance de toute façon.

Du calme Devan... Ne pas s'énerver... d'avantage ! Inspiration, expiration...
Le chef de gang ferma un instant les yeux.

Au fond, il avait une cruelle envie de la serrer contre lui, de lui promettre qu'il ferait tout pour qu'elle n'ai pas à subir les conséquences de ses actes... Mais non, impossible. Il ne pouvait pas changer ainsi d'attitude du tout au tout, c'était stupide, il valait mieux que ça ! Faire ça c'était perdre la face !

Alors qu'il sentait Trisha s'éloigner, le marginal lâcha d'un ton plus amer qu'il ne l'aurait souhaité :

- Tu as sûrement raison, ça n'a plus d'importance.

Il se retourna, encore visiblement irrité mais surtout rompu. Son regard se posa sur une photo. Une fois de plus il ne la détailla pas. Il ne souhaitait pas rencontrer celui de la blonde, c'était tout.

- Chuis crevé, où est ce que j'peux dormir ?

- Tu as sûrement raison, ça n'a plus d'importance.

Trisha, qui suite au mutisme de Devan s’était redirigée vers sa chambre, s’arrêta. Elle leva les yeux au ciel et reprit sa courte ascension. Elle n’avait plus rien à ajouter.

- Chuis crevé, où est ce que j'peux dormir ?

Ah, donc il restait ? La jeune femme se retourna et haussa les épaules.

– Suis-moi.

Sur ces mots, elle entraina son invite jusqu’à une chambre d’ami située non loin de la sienne. Elle alluma les lampes. Le bleu et le blanc qui couvraient les murs et les divers objets remplaçaient ici les tons rosés de sa propre chambre.

Elle désigna un lit d’un signe de tête.

- Ici.

Elle attrapa une grosse couette supplémentaire (c’est qu’il faisait frais les nuits hivernales) qu’elle jeta sur le matelas et se saisit d’un verre qu’elle s’empressa de remplir d’eau. Elle le déposa sur une table de nuit.

- Si t’as besoin de quelque chose tu sais où me trouver. Et … évite de descendre sans moi.

La confrontation parents – Devan était en effet à éviter tant que possible car elle promettait d’être assez … festive.

L’étudiante soupira.

En parlant des parents, il était d’ailleurs temps qu’elle se charge de leur annoncer la nouvelle.

- Repose-toi bien. ajouta-t-elle en posant un rapide baiser sur la joue du tatoué.

Là-dessus, elle quitta la pièce, prenant soin de refermer la porte derrière elle.