Rencontre à la gare [prio Mitzou]

Vendredi soir. Kyle et Henrick avaient raccompagné April chez les Deltignant et avaient encore traînés un peu tout les deux. Finalement, Ils étaient allés à la gare. Son frère devait aller à Détroit -soit disant pour son boulot-. En montant dans son train, il fit promettre à Kyle de ne rien dire au sujet du mariage de Nicolas au parents. Le blond acquiesça.
Une voix annonça que le train n°76983, quai 5, allait partir.
Henrick s'écarta de la porte qui se refermait et alla s'assoir. Kyle observa les roues du train qui crissaient sur les rails. Un contrôleur lui demanda de s'écarter du quai. Il obéit.

22h. A cette heure là, la gare grouillait de monde. Même si elle était chauffée il faisait froid.
L'acrobate observait les gens passer de tout côtés. Des vieux, des jeunes. Des riches et des moins riches. Des racailles et des clodos. Des employers de bureau et des ouvriers... Tout ce monde là se retrouvait et se croisait dans la gare de Chicago.

Un filet de buée passa entre ses lèvres. Kyle ressera ses bras autour de lui. Il se mit à marcher pensivement le long du quai. Etrangement, il n'avait pas envie de rentrer. Il profitait de cet air frais, de cette pseudo-liberté qu'on offrait aux hommes. La vie était tellement pleine de contraintes... La plupart d'entre elle ne le gênait pas, c'était plutôt la façon dont certains la contournaient et les résultats qui lui déplaisait. Faire le mal parce que c'est interdit. C'était tellement idiot.

Les passants défilaient autour de lui, telles des ombres, sans même le toucher.
Il ferma les yeux un instant.
L'air polluée, le bitume, la ville...
Le vent, le froid, la vie...
Il fit son choix, c'était rapide.
Son regard gris parcouru sereinement l'assemblée. Les mots étouffés, cris et déclarations d'amour, disputes et discussions, informations et insultes.
Plus loin une vieille femme peinait à descendre sa valise de son train. Personne ne semblait s'occuper d'elle, elle était si vieille, si insignifiante. Les amoureux s'embrassaient, les zonards se battaient, les amis discutaient, les hommes d'affaires parlementaient et la petite vieille souffrait.
Kyle s'approcha d'elle et lui adressa un sourire. Il l'aida à descendre. La vieille dame le remercia et voulu lui donner de l'argent, il refusa. Elle le remercia encore, sa voix tremblait, on ne l'entendait pas beaucoup dans le vacarme de la gare. Elle partit, s'aidant de sa canne et traînant sa valise à roulette avec difficulté. Le blond l'observa disparaitre dans la masse où son regard se perdit.

Vendredi soir. Mitzrael stagnait dans la fille qui menait jusqu'au gichet. Amusant. Les visages moribonds et sinistres et l'entourait ainsi que le rythme partagé entre lenteur et lourdeur de ses pas lui donnaient l'impression qu'il faisait la queue pour l'exécution. La garre prise en assaut par l'abordage de résidants et touristes s'applicait à respcter cette état d'esprit: elle était ventillée par le souffle glacée du vent hivernal.

"Suivant s'il-vous-plait."

La magie du froid transforma le soupir du blond en une buée opaque qui s'étalla gracieusement avant de disparaître graduellement. C'était à son tour de passer la corde au cou.

"Bonjour"

Hochement de la tête.

Il déposa son sac sur la plaque grise synthétique. La tirette gémit quand il ouvrit la poche avant d'un coup sec.

"Un allé pour Miami" (au hazard xD)
"Allé simple ou allé retour" demanda la dame de la quarantaine avec la politesse habituelle des employés.

Hésitation.

"Allé simple"

Il déposa la somme exacte sur la plaque du contoir.

Où vas-tu ?

Les pupilles se réduirent en une simple fente.

Il est par ici.
Je sais où il est.

Le vairon scruta d'un balancement de la tête nerveux la foule de voyageur.
L'employée glissa le ticket sur la plate-forme.

"Nous vous souhaitons une bonne route"
"Merci"

Le déchu happa le bout de papier et s'éloigna à pas rapides.
D'un jeu d'épaule habile, il tranpersa le regroupement massif des passents.

Mitzrael
Mitzrael

"Monsieur....Rho...Mitzrael!"

Mouvement convergeant. Encore cette caissière. Elle s'avança vers lui, un peu essouflée.

"Vous aviez oubliez votre sac. Je n'était pas sur de la prononciation de votre nom alors j'ai opté pour votre prénom"
"C'est Do'Han" articula-t-il.
Il rangea concensieusement sa pièce d'identitée -fallait-il préciser qu'elle était éronée ?- dans la poche avant de ses baguages.

"Généralement c'est mon prénom qu'on a du mal à retenir."

Il les glissa sur son dos d'un mouvement maîtrisé.
La femme ocilla sa petite tête, cachant un regard amusé par cette remarque derrière ses lunettes en forme de demie-lune.

"Facile quand on sait que c'est le nom d'un ange"

L'immortel n'ajouta rien -à par un sobre merci-.

Maintenant attendre le train.

Kyle avait repris sa marche silencieuse sur les quais de la gare, jusqu'à ce que...

"Mitzrael!"

Ce fut comme une décharge électrique. Il se stoppa net, le regard fixe.
Mitzrael. Ce nom, il le connaissait. Si peu commun, sur les lèvres de la rousse, ce regard pétillant...
Ses yeux gris se déplacèrent jusqu'à une silhouette aux cheveux blés. Il semblait étrange... Aucun doute possible, c'était forcement lui, personne d'autre ne pouvait porter ce nom ici.

Le jeune homme attendait un train, sur le quai n°2, direction Miami. Ca changera en effet de ce temps exécrable qu'ils avaient en ce moment à Chicago...

Kyle hésita. Devait-il aller le voir ou faire comme s'il ne l'avait même pas aperçut, comme si de rien n'était ? Il s'était lui même décrit comme dangereux à April, alors était-ce prudent ? Pas vraiment, non... Mais en même temps...

L'air polluée, le bitume, la ville...
Le vent, le froid, la vie...

N'avait-il pas fait un choix ? Léger hochement de tête. Il sortit les mains de ses poches, se décontracta face à la morsure du froid et s'avança vers l'homme blond.

Plus il s'approchait, plus il distinguait ses traits fins et beau, comme s'ils avaient étaient taillés dans du marbre blanc puis polis... Son visage ne refletait aucune expression et ses yeux... Ils étaient différents. Vairons. Bleu et Brun.
Etonnant.
Tout en lui était étonnant, c'est ce que Kyle put en tirer.

Mais Kyle restait Kyle et il laissa au diable ses apprioris.

"Mitzrael ?"

Il s'était arrêté à quelques pas de lui, laissant de côté toute prudence.
Après tout, ils étaient dans une gare, tenter quelque chose de dangeureux ici, c'était du suicide.

Ses yeux gris rencontrèrent ceux bicolores du jeune homme, sans sciller.
Il voulait en savoir plus sur lui.

Le déchu étirra son cou en projettant sa tête sur le côté, les traits de son visage crispés.

Que cela s'arrête...

Le regard soutenu des passants fut soudain plus lourd à supporter.

Mitzrael
Mitzrael
Mitzrael

"Mitzrael ?"

L'hétérocrome sursauta légèrement. Cette voix chaleureuse là, elle était bien réelle. Son regard pivotta vers son interlocuteur. Sourire parfaitement accordé aux formes du visage acceuillant et délicieusement tracées, yeux d'un gris claire pur, carrure athlétique: un tombeur sans aucun doute assés sportif.

Mais ce qui était surtout à noter, c'est que le blond ne l'avait jamais croisé.

"Désolé mais il doit y avoir une erreur. Je ne vous connais pas."

Jugeant la conversation comme "close", il glissa ses iris sur les railles.
Attendre le train.

Le dénommé Mitzarel (car il ne s'était pas trompé, c'était bien lui) tourna la tête vers lui tout d'abord surpris puis impassible, voir ennuyé.

"Désolé mais il doit y avoir une erreur. Je ne vous connais pas."

Puis il revint à ce train qui n'arrivait pas.

Evidemment, cette réaction était à prévoir. Quoi de plus normal après tout, il avait parfaitement raison. Mais là n'était pas le problème. Si Kyle connaissait son nom, celà n'était pas seulement dû au hasard ou à une employée de la gare...

Le blond détacha son regard de l'hétérochrome pour à son tour fixer les rails mais plus pensivement que son interlocuteur.

"C'est vrai" lâcha-t-il. "Mais je connais quelqu'un qui vous connait."

Son regard glissa sur le côté, effleurant Mitzrael.

Derrière eux, les passants continuaient de marcher comme s'ils n'existaient pas. Ils n'étaient que des grains de sable sur una plage...

"C'est vrai" Le duo de couleur se riva sur l'inconnu, encore -malhereusement- et toujours à la même place, juste à côté du vairon.

"Mais je connais quelqu'un qui vous connait."

Les sourcils blonds blés taillés finnement s'abaissèrent contre le regard bicolore.

Derrière eux, les passants ne semblaient ne plus exister. Ils étaient soudain seules, au bout milieu d'un désert métallique.

Mitzrael hésita. Lui, cet étranger, c'était quoi son jeu ? Devinette ? Saisis moi si tu le peux ? Touché t'es mort ?

"Quelqu'un a un nom ?"

Le blond hocha tranquillement de la tête, en regardant les passants sans vraiment les voir.

"Oui."

Il sentait le regard hétérochrome braqué sur lui, attendant avec une certaine impatience cette réponse qui tardait à venir.
Et bien il attendit quelques secondes supplémentaires.

Kyle hésita intérieurement. Avait-il bien fait de venir parler à ce Mitzrael ? Dans tout les cas il vallait mieux qu'il ne dise rien à April. Si cet homme s'éloignait d'elle il n'avait aucune raison de lui dire qu'il l'avait vu, ça lui ferait plus de mal qu'autre chose.

Finalement, l'acrobate daigna tourner la tête. Il alla même jusqu'à ancrer son regard dans le duo de couleur, sans sciller. Pas une once de peur. Son regard était parfaitement calme. Mais pas un calme froid, plutôt doux et chaud.

"April O'Brien." lâcha-t-il.

"Oui."
</FONT>
...

Mais pourquoi n'y avait-il pas plus qu'un impénétrable blanc derrière ce simple mot aussi vague que l'océan pacifique ? L'agacement engourdi les doigts de Mitzrael. Il joua inlassablement avec son paquet de cigarette dans le fond de sa poche.

Ses yeux étaient rivés sur cet inconnu enveloppé d'un mystère charismatique. Le duo sombre-clair ne le lâcha pas, le guettant presque -enfin surtout la réponse-
"April O'Brien."
</FONT>
Ces deux mots alignés étaient comme un coup de poignard mortel. Le déchu ne put empècher un écarquillement étonné des pupilles.

La mauvaise surprise.

Ses iris perforèrent cruellement la douceur des yeux du jeune homme.
"Qu'est-ce-que tu veux ?"</FONT>

Hochement de la tête accompagné du haussement d'un sourcil perplèxe.

"Ne me fait pas croire que c'était juste pour saluer une connaissance d'O'Brien, tu n'y arrivera pas. Quel était ton but en m'adraissant la parol ?"</FONT>

Mitzrael l'assassinat du regard. Allons bon, peut-être n'aurait-il pas dû lui adresser la parole finalement ?

"Qu'est-ce-que tu veux ?"

Méfiance constante. Craignait-il quelque chose ?

"Ne me fait pas croire que c'était juste pour saluer une connaissance d'O'Brien, tu n'y arrivera pas. Quel était ton but en m'adressant la parole ?" fit-il avec un certain cynisme.

Pour toute réponse, Kyle lui adressa un sourire calme en haussant des épaules.

"Pourquoi pas ? Est-ce un tord que de vouloir saluer quelqu'un ?"

Peut-être que la réponse ne plairait pas au jeune Do'Han, mais peut-être aussi aurait-elle pour effet de le calmer. Le blond haussa d'un sourcil amusé, toujours ce sourire malicieux, enfantin mais aussi drôlement charismatique collé aux lèvres.
Ce type était si fermé, il en paraissait inaccessible. Mais Kyle ne se faisait pas de bile pour ça, il ne cherchait pas à franchir ces barrières plus que le nécessaire. Par contre ça ne serait pas désagréable s'il voulait bien se dérider un peu...

"Faire connaissance peut-être... ou juste parler en attendant ton train. Je te laisse le choix. Mais si je te gène je peux aussi plier bagage et te laisser seul sur le quai."

Et les passants continuaient de passer, inlassablement, sans jamais s'arrêter.

L'inconnu adressa un sourire chaleureux à l'Ange. Mitzrael, lui, resta de marbre.

"Pourquoi pas ? Est-ce un tord que de vouloir saluer quelqu'un ?"

Froncement de sourcils.

L'adage favori des anteriens n'était-il pas "il ne faut jamais parler aux inconnus" ?

"Faire connaissance peut-être... ou juste parler en attendant ton train. Je te laisse le choix. Mais si je te gène je peux aussi plier bagage et te laisser seul sur le quai."

L'immortel tourna lentement la tête en direction du jeune homme et le dévisagea un long moment d'un regard fade. Sans ajouter un mot, il détourna les yeux et s'éloigna de quelques mètres. Là, il s'arrêta, posa ses bagages à ses pieds et fixa le tunnel où déboucherait bientôt son train.

Ca voulait dire ce que ça voulait dire.

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